Faon Asthme

Publié le par Opaline

Tu es là : enfin. Dans le hall de l’aéroport. Je ne devais pas venir te chercher. Ça n’était pas convenu ainsi. Mais j’ai dérogé à la règle. Avais envie de te voir, sans que tu ne me vois. Envie de te sentir, comme j’ai pu passer mon temps à t’attendre en te pensant déjà à mes côtés. Te voir, sans rien dire. M’éprendre de chacun de tes gestes, de tes sourires, de tes pas prestes, puis ralentis, qui tournent et se dirigent vers notre point de rendez-vous. Etre là, parmi les autres, entre lesquels tu apparais transparent, le fantôme que j’aimais surgit de son irréalité pour s’incarner en Toi. Tu es là, je t’aperçois, au sortir de cette foule exotique, envie de te dire, mais je me retiens. Tu ne cherches pas du regard un quelconque accueil, tes marques sur le sol, tu voles aérien. J’attends que tu dépasses la ligne de l’axe dans lequel je me trouve pour te voir filer devant, et venir épouser tout discrètement ta démarche vagabonde et affirmée. Je te découvre au naturel, tente de percevoir une quelconque excitation, mais ton visage je ne le vois plus. Tes pas se précipitent, la foule s’engloutit dans l’unique escalator valide…et je ne te vois plus, noyé dans la masse, tu files et mon cœur se rétrécit. Palpitations, je ne veux pas te perdre, je ne veux pas perdre tes traces, que tu m’échappes. Mais pourquoi suis-je venue ? Pourquoi n’avoir pas patienté ? Je te cherche, partout, commence à paniquer. Je ne te vois plus. Je suis triste, je vais manquer le rendez-vous qu’on s’était fixé, tu m’avais dit être extrêmement pressé, je voulais juste faire ça pour te saisir au-delà de ma présence..et..où es-tu ?

 

 

Pourquoi n’avoir pas patienté… Je m’arrête pour respirer profondément. Je n’ai pas bougé d’un centimètre depuis que je suis arrivée. Je n’ai pas patienté.. L’heure du rendez-vous n’approche pas, c’est effectivement maintenant. Courage. Je n’ai pas bougé d’un seul centimètre. Et je n’ai pas patienté. Je respire profondément. J’ouvre les yeux. Je n’ai pas patienté pour t’imaginer. Les yeux ont toujours été fermés. Je t’attends depuis l’aurore, comme convenu au lieu du rendez-vous. Je n’ai pas patienté pour t’imaginer et tu là. Je te dis : « vous ? ».

Publié dans Humour...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article